La Cité sans Nom

2020 - Installation au sol, céramique, sable   350cm x 155cm

« Ainsi étendu, immobile et les yeux fermés, libre de méditer, de nombreux détails des fresques, que j’avais à peine remarqués tout d’abord, me revinrent à l’esprit, chargés d’un sens nouveau et effroyable... » H.P. Lovecraft.

Modelée en grès, cette installation évoque une cité disparue, engloutie par les sables vengeurs d’un désert imaginaire. Cette pièce s’inspire de la nouvelle de science-fiction d’Howard Philips Lovecraft dont elle reprend le titre “La cité sans Nom”. Un explorateur y découvre une ville enfouie sous le sable du désert d’Arabie.

Ici la Nature a aussi repris ses droits, figeant à tout jamais cette Atlantide des sables. On s’interroge alors sur son histoire: cette ville fantôme serait-elle victime d’une catastrophe climatique ou de l’impact dévastateur de l’activité humaine ? Par nature, le désert se prête à tous les fantasmes, qu’il soit aride ou polaire, il est le berceau de nos hallucinations et de nos peurs primitives. Le sentiment de démesure par rapport à la cité enfouie est une métaphore de la responsabilité de l’homme vis à vis de la nature. La fragilité physique de la céramique posée au sol est soumise aux pas des visiteurs.

série "Noir Blanc"

"Noir" boîtes noires, porcelaine, encre de Chine et charbon de bois 40cm x 30cm

"Blanc" Bas-reliefs, porcelaine 30cm x 20cm

Dans la continuité de mon précédent travail "Maisons-témoins", j'ai voulu m'interroger sur les ruines noircies laissées par la guerre, qui, en disparaissant de l'univers urbain à la fin des conflits, font aussi disparaitre le témoignage physique de la destruction des lieux de vie et des souffrances vécues.

La série de pièces "Noir" où j'ai associé céramique et charbon est un constat, un arrêt sur image précaire et instable, un état des lieux de la fragilité du monde meurtri par la guerre. Le charbon, source d'énergie fossile et aujourd'hui archaïque est une métaphore de la fracturation à l'oeuvre, celle de la guerre, des êtres, du collectif.

En contrepoint, la série de pièces "Blanc" est une proposition poétique. Une représentation spectrale et fantomatique de ces édifices en ruine qui évoque la mémoire endeuillée du monde, corollaire de la série "Noir". Plutôt que de faire disparaitre les témoins de ces destructions, le ravalement de ces ruines par la couleur blanche les rend maintenant étincelantes. Toujours debout devant notre regard, elles représentent la mémoire apaisée des atrocités du passé. Une sorte de musée du conflit qui fait écho au "conservatoire des catastrophes" de Paul Virilio.

Maisons témoins

Faïence émaillée, grès, porcelaine   26cm x 20cm x 18cm

Dans une tentative de personnification, je cherche à donner corps et âmes à ces lieux inanimés.
Maisons à vivre des émotions fantasmagoriques, elles traduisent les humeurs et les sentiments qui nous habitent :  Maison-soufflet qui inspire un grand coup. Maison-cerveau qui pense. Maison-fleurs qui bourgeonne… "Maisons-témoins" renvoie à une représentation animiste du monde, celle d'une grande famille étrange et porteuse d'histoires.

Keramos

Grès blanc émaillé   50cm x 42cm x 28cm

S'inspirant des plastrons utilisés durant les batailles comme pièces d'armure pour protéger la poitrine des chevaliers et amortir ainsi les coups de l'ennemi, Keramos est un plastron de protection , sorte de rempart romantique aux attaques extérieures... Sa dentelle et ses fleurs délicates sont une parure d'argile, ce même argile que l'on trouve à profusion dans la nature. L'armure symbole de force et les fleurs ouvertes au monde symbole de douceur - le yin et le yang - puissance et à la fois fragilité de la terre cuite. Keramos, qui signifie argile en grec, est réalisé en grès, matériau vivant constitué de particules invisibles à l'oeil nu qui, en cuisant à haute température, deviennent dures comme de la pierre et peuvent rester dehors même par temps de gel. Il est émaillé avec un émail blanc polaire pour accentuer encore sa blancheur virginale.

Sylvia Goubern

Artiste plasticienne

Après une formation aux Beaux Arts de Paris, Sylvia Goubern s’oriente vers la scénographie et la décoration. Elle réalise de nombreux décors pour des tournages de clips, de concerts, de cinéma et de théâtre. Depuis quelques années elle se consacre essentiellement à sa pratique artistique et plus particulièrement à la céramique qu’elle développe entre Paris et Mexico.

Les «Petits Mondes» de Sylvia Goubern sont des installations de mises en scènes oniriques, des fragments de vie où les personnages de fantasmes vivent des situations entre rêve et réalité, révélant leur fragilité et leur solitude. "Maisons-témoins" est un travail de céramique balançant entre poésie et réalisme, surréalisme et abstraction, témoin de nos humeurs.

Comme un cageot abandonné à la fin d'un tournage ou d'une représentation, les empilements sauvages des cageots jetés sur le trottoir, en attente d'être broyés, me font penser à des immeubles délaissés par leurs occupants, ceux-là même qui participaient au brouhaha vivant du marché qui vient de remballer ses affaires mais à laissé ces cageots comme une trace-mémoire de son passage.

Je redonne vie à ces cageots en y réintégrant leurs occupants, imaginant pour eux des situations entre rêve et réalité, chacun dans son histoire, toutes ces histoires qui s'accumulent et ne protègent leurs intimités entre elles que par quelques fines lamelles de bois vite agrafées.

Avec la céramique, j'aborde la construction de ce monde imaginaire de façon plus épurée. «La maison» est mon nouveau champ d'expérimentation. Dans une tentative de personnification, je cherche à donner corps et âmes à ces lieux inanimés. Maisons à vivre des émotions fantasmagoriques, elles traduisent les humeurs et les sentiments qui nous habitent: Maison-soufflet qui inspire un grand coup. Maison-cerveau qui pense. Maison-fleurs qui bourgeonne... «Maisons-témoins» renvoie à une représentation animiste du monde, celle d'une grande famille étrange et porteuse d'histoires.

Réminiscence de l'enfance, certains livres de Dickens (La maison hantée) ou de William Hope Hodgson (La maison au bord du monde) ou les contes de Lewis Caroll ont beaucoup contribué à l'approche fantasmagorique de ce travail. 

Mon travail est éclectique: bois, pâte à modeler, papier, carton, tissu ou céramique. Je réalise des maquettes, des dessins, des décors, des peintures et des installations.

En gardant les saynètes comme fil conducteur, je peux approfondir la question du rapport à l'échelle : proportion et relation des décors, des objets, des personnages et du spectateur. De simples cageots prennent alors une autre dimension, j'aime l'idée d'en explorer les potentialités en tant que matière première et, pour révéler leurs richesses, je les assemble pour fabriquer de petites scènes à caractère poétique.

Avec la céramique, j'introduis un peu de préciosité dans mon travail et le modelage occupe une place essentielle dans ma pratique. Chaque pièce est modelée, sculptée pour obtenir un jeu de matières, de formes et de teintes dans une terre choisie pour sa couleur ou sa texture (porcelaine, grès, faïence) puis émaillée ou patinée aux oxydes avant d'être révélée par la cuisson. C'est un travail d'illusionniste, en trompe-l'œil, imitant le bronze, le zinc, le tissu, les végétaux sur un matériau minéral : l'argile. 

EXPOSITIONS PERSONNELLES (sélection)

2023
« Maisons-Témoins », Galerie Le Follow 13, Paris

2010
« Uni-vert », Bastille Design Center, Paris
« Paris m’inspire » docu-fiction réalisé par Faten Jaziri diffusé sur Ciné-Cinéma

2009
 « Jardins divers », Galerie Fraich’attitude, Paris

 2008

« Le génie des jardins », Square Majorelle, Paris

2005
« Homo Precarius », Espace des Blancs-Manteaux, Paris

2004
« Petits Mondes », Théâtre de Vanves

2003
« Petits Mondes » installation au Théâtre Jean Arp de Clamart

2002
« Cageots », Maison des Arts, Créteil
« Vert Laitues », Galerie Arts et Architectures, Paris
« Sans dessus-dessous », Maison des Métallos, Paris

2001
« Cageots », Halle St Pierre, Paris

1989
« Tic et Tac », installation anamorphose, l’Europe des Créateurs, Utopies 89, Grand Palais, Paris

1986
« Les jeunes Créateurs », Galerie Baudoin Lebon, Musée des Arts Décoratifs de Paris  

 EXPOSITIONS COLLECTIVES (sélection)

2021
Musée des Beaux Arts de Nancy, 6 week-ends d'art contemporain

2020
« La nature reprend ses droits », Espace Beaurepaire, Paris, Lauréate concours Fondation Villa Seurat pour l'art contemporain

2017-2019
Formation de céramiste dans l'atelier de Gustavo Pérez et Hilda San Vicente, Ciudad de Mexico, Mexique

2016
« Métamorphose », Espace des Blancs-Manteaux, Paris
« Petits Mondes », Espace Art et Liberté, Charenton-le-Pont
« Bleu, blanc, rouge », Galerie Paola Lumbroso, Paris
« Patrimoine et mode éthique », Hôtel de Noirmoutier, Paris

2015
« Maisons témoins », Salon de la sculpture, Cité Internationale des Arts, Paris
« Maisons témoins », Salon national des Beaux-Arts, Carrousel du Louvre, Prix du Jury

2007
 « Petits Mondes », Salon de la sculpture contemporaine, Olympe de Gouges, Paris
« Dédale », Espace Commines, Paris
« Laitues », court métrage, sélectionné au Festival Courts Devant

2006 Installation et projection vidéo, Festival NEO, Barcelone
…   

Autres créations

Installations, Vidéos, Sculptures, etc.

Plus d'informations

Sylvia GOUBERN, 16 rue chaudron 75010 Paris
Mobile : +33 (0)6 75 25 70 23 / Email : sylviagoubern@gmail.com
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